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  • Discours prononcé par Sa Majesté Le Roi Hassan II à l'occasion du 17ème anniversaire de la fête du Trône

Louange à Dieu,
Salut et bénédiction sur l'envoyé de Dieu, sur sa famille et sur ses compagnons.

Cher peuple,
Dieu - qu'il soit loué pour toutes les faveurs dont il nous a comblés - a voulu que nos cœurs communient dans une même joie. Chaque année, en ce même jour, et que nos volontés se conjuguent en un même élan vers les fins les plus nobles, dans la commémoration d'une union qu'il a scellée voici dix-sept ans maintenant, et dans la formulation d'un espoir devenu commun, depuis lors, entre un Roi qui, d’une part considère Son peuple avec sollicitude et lui noue une tendre affection. Et un peuple qui, d'autre part, fait preuve d'un dévouement sans limites et d'une fidélité à toute épreuve. Sur qu'il est de réaliser ses aspirations les plus profondes, qui s'inscrivent dans le grand dessein que nourrit un Roi dont il connait l'esprit de décision.
Si la commémoration de l'union entre tes sentiments et les Nôtres, et de la convergence de nos desseins donné lieu avant tout à l'expression de notre joie profonde, elle n'en demeure pas moins la meilleure occasion pour nous tous de nous montrer fiers du chemin que nous avons parcouru ensemble, étape par étape, année après année. Elle nous convie aussi a bien augurer de l'avenir et à être confiants dans le succès de tout ce que nous entreprenons de constructif, grâce à des efforts soutenus et chaque fois renouvelés.
Aujourd'hui nous nous réunissons dans chaque ville et dans chaque village du Royaume, et en chaque lieu du territoire national pour donner libre cours à notre liesse, pour manifester notre confiance en l'avenir et aussi pour louer Dieu de tous les biens faits qu'il nous a dispensés. Mais, demain chacun de Nous retournera aux tâches qui lui incombent, continuera d'assumer ses charges et ses responsabilités quel que soit le poste ou il se trouve, et quelle que soit la contribution qu'il apporte à l'action commune dont le but final est d'assurer progrès et bien-être à notre société.
Or, que d'efforts nous avons à fournir pour servir notre pays. Nous aurons à déployer beaucoup de courage. A faire preuve d'abnégation, à exalter au plus haut degré notre esprit de sacrifice, et à donner sans compter à la patrie.
Dès Notre accession au Trône de Nos ancêtres bienheureux, Nous avons entrepris, cher peuple, de te conduire sur les chemins qui mènent à la grandeur et au bon renom. Nous t'avons incité à employer les moyens les plus efficaces pour arriver à ces fins infiniment louables.

Chaque fois, tu Nous a pleinement entendu, et tu as répondu on ne peut mieux à Notre appel. Chaque fois, tu as montré ta foi admirable en l'efficience de l'effort préalablement consenti. Et tu as, chaque fois, compris qu'aucun fruit ne vient à pleine maturité s'il n'a d'abord fait l'objet de mille soins. Par la grâce de Dieu. Nous avons mis en commun nos espoirs et nous avons conjugué nos actions. Aussi avons-nous atteint nos objectifs, les uns après les autres. Nous avons mené à bonne fin, dans les meilleures conditions possibles, les tâches que Nous Nous sommes assignées, et Nous avons mis en œuvre tous les moyens propres à Nous engager sur la voie d'un avenir radieux et plein de promesses.
On a certes tenté de Nous détourner de Notre voie. Mais l'intérêt supérieur de la nation Nous a incité à continuer de fortifier ce que Nous avons édifié, et ne pas Nous départir de Notre volonté d'aller de l’avant. Aussi, grâce à notre union, grâce à notre fraternel coude à coude, grâce au courage et à la vigilance de nos forces les plus vives, les plans ignobles de nos adversaires ont été déjoués, et leurs agissements irresponsables ont lamentablement échoué.
De leurs folles espérances ni peu ni prou n'a pu se réaliser. Leurs agressivités obsessionnelles et leurs passions déchainées les ont conduits à un cuisant échec.
Durant une période de plus de deux ans, Nous avons milité, Nous avons lutté pour garantir notre acquis, défendre notre intégrité territoriale, et permettre à notre grande marche de se poursuivre dans la voie du développement, celle d'un développement harmonieux dont les éléments ont fait l'objet d'un choix concerté. Nous en sommes encore comme tu le sais, à poursuivre le combat sur les deux fronts de la réalisation et de la prévention, garantissant ainsi le développement économique et social que nous soumettons. Notre volonté demeurera inébranlable face aux ambitions folles et aux agressions aventureuses.
La bataille que compte nous imposer l’agresseur criminel, afin de nous détourner de nos aspirations à la prospérité et à l'abondance, ne lui apportera qu'ignominie et réprobation.
Car, cher peuple, ce ne serait pas là le premier combat que tu aurais engagé durant la longue et glorieuse histoire de notre pays. En maintes occasions, tu as combattu avec un courage devenu légendaire et tu as eu raison de tes ennemis, en défendant, soit un droit légitime soit un idéal. Chaque fois, tes couleurs en sont sorties victorieuses et ta dignité plus grande encore.
Avec l'aide de Dieu, et grâce à la solidité des liens très anciens qui nous unissent et à notre communion d'idées et de sentiments, nous maintiendrons notre vigilance au niveau qui exigent les évènements et nous utiliserons les moyens qui garantiront le mieux à notre pays un surcroit de bien-être, et tout cela au grand dam de ceux qui ont pour seule doctrine l'entêtement systématique, et pour seule méthode la destruction.
Ce qui nous confirme dans cette conviction, c'est la conscience parfaite que tu as en la nécessité pour nous de mobiliser tous nos efforts et de déployer toute notre patience et notre endurance dans cette confrontation qui nous été imposée.
Toutes nos potentialités, dans leur diversité, devront être mises à profit. Bien des sacrifices devront être allégrement envisagés, le domaine de notre action est d'une immensité qui ne t’échappe point. Mais le bénéfice de l'assistance réciproque découlant de nos traités et de nos engagements avec le pays frère qu'est la république islamique de Mauritanie, est à même de nous inciter ensemble à faire preuve d'abnégation, et à assumer charges et responsabilités dans l'esprit requis par notre grandeur d'âme telle que la célèbre la tradition.
L'O.U.A. pour sa part, à décider de faire tenir un sommet extraordinaire réservé à l'examen du conflit opposant le Maroc et la Mauritanie d'une part, à l'Algérie d'autre part. Ce sommet visant à mettre fin à la tension existant dans la région, et y restaurer la paix et la stabilité. Nous décidâmes, dès que la proposition Nous en fut faite, d'y être présent et d'y participer, Nous y exposerons Notre point de vue. En donnant les preuves du bien fondé et de la légitimité de Nos droits. Nous aurons de même l'occasion de lever les équivoques, de faire triompher le droit, de réfuter les fausses allégations et de faire connaitre Notre profond désir de voir se rétablira la paix dans notre région, à la condition que Nos droits établis soient explicitement reconnus car il ne saurait être question pour Nous d'y renoncer ni en partie ni en totalité.
En tout état de cause, Nous continuons de porter à notre Sahara autant de sollicitude et autant d'intérêt que pour les autres parties de Notre pays. Depuis que Nous y avons rétabli notre souveraineté, à l'issue de notre victorieuse marche verte inscrite désormais dans l'histoire, depuis que notre amie l’Espagne nous a rétrocédé pouvoirs et responsabilités en vertu de l'accord conclu en novembre 1975, Nous avons entrepris d'équiper Nos provinces sahariennes dans tous les domaines, et Nous leur avons ainsi insufflé cet esprit dont Nous avions pris coutume d'animer les autres provinces de Notre Royaume. Une fois que Nous les avons organisées sur le plan administratif, Nous avons orienté notre action autant vers le secteur social que vers le secteur économique. Nous avons couvert d'écoles et d'unités médicales les différentes zones. Nous Nous sommes intéressés à l’agriculture, et notamment à la plantation des arbres. Nous avons foré des puits et tracé des routes. Nous avons établi des liaisons entre le Nord et le Sud. Et Nous avons la ferme intention de mettre en œuvre bien d'autres moyens, par souci de Notre part de voir s'élever le niveau de Notre Sahara et de le voir se moderniser au point de pouvoir se mettre au même rang que Nos provinces les mieux promises à un brillant avenir. Nous n'aurons pas de cesse que les côtes de Notre Sahara ne soient dotées d'un chapelet de ports, et que ses vastes régions ne soient animées de grandes activités commerciales et industrielles et appelées à mener une vie intense vouée à la pérennité.

Nous serons fier de voir les fils du Sahara puiser à toutes les sources du savoir et acquérir les formations propres à les préparer à une plus grande participation dans l’édification du Maroc nouveau, laquelle exige de Nous tous des efforts soutenus et une action qui ne souffre pas de relâche.
A la prochaine session, les représentants de la nation auront à se pencher sur des projets de loi que leur présentera le gouvernement ou des propositions qui émaneront de la chambre elle-même. De plus, ils auront à examiner le projet de plan quinquennal qui devra être mis à exécution à partir de cette année : ils auront à discuter les choix qu’il implique et les estimations financières des projets d’investissement qu’il comporte. Il y aura la matière à occupation et à réflexion pour les membres de la chambre autant que pour ceux du gouvernement, qui les uns et les autres, auront à exercer pareilles prérogatives et à débattre de pareilles questions durant les prochains mois. Ils seront sans aucun doute astreints à travailler sans désemparer. Mais, leur assiduité aura servi l’intérêt de leur pays et celui de leurs concitoyens, qu’ils auront fait passer avant les leurs propres. Nous demandons à Dieu de les aider à accomplir honorablement leur grande mission, de les guider sur la voie de bien, de leur assurer le succès et de faire régner entente et cordialité dans la vie qu’ils mènent en commun.
Dans Notre discours de l'an dernier, Nous avons fait part de tout l'intérêt que Nous portons à Notre Sahara, et si Nous y revenons cette année, cher peuple, c’est tout simplement pour indiquer combien les affaires de cette partie enfin recouvrée de Notre pays Nous tiennent à cœur. Si Nous avons traité ce thème de façon privilégiée, l’an dernier, afin d'exposer Nos objectifs, de faire connaitre Nos réalisations et Nos aspirations, Nous n'en avons pas moins proclamé, par ailleurs, notre désir de franchir les étapes qui Nous restent à parcourir pour atteindre un objectif de grande importance, à savoir la mise en place de toutes les institutions démocratiques et l'organisation de la monarchie constitutionnelle. Et Nous sommes heureux de constater que les témoins les plus éloignés de Nous autant que les plus proches attestent que Nous avons atteint Notre but. Voilà que l'édifice de Nos institutions parlementaires s'est vu couronner de la chambre des représentants, dont Nous avons inauguré la première session en octobre dernier, qui a commencé à exercer les pouvoirs qui lui sont conférés par la constitution et par la loi. Considérons cette seule institution : Nous constaterons que ses membres ont déjà déployé une grande activité, pour se doter d'un règlement intérieur, d'abord et pour se consacrer à l'étude du budget de l’année en cours, ensuite, bien des débats animés, poursuivis souvent la nuit, car la chambre a eu le souci de mettre au point ce budget avant la fin de l'année écoulée. Aussi saisissons-nous cette occasion pour rendre hommage aux efforts consentis autant par les membres de l’exécutif que par ceux du législatif, et aux peines qu'ils ont endurées. Nous louons aussi le désir d'efficacité qui a présidé à leur travaux et qui n'a pas manqué d’aboutir à des résultats positifs.

Tu es en droit, cher peuple, alors que Nous Nous apprêtons à mettre en œuvre un nouveau plan, de t'interroger sur les avantages que le pays a tirés de l'exécution des projets et des programmes du plan qui a pris fin avec l'année écoulée, et sur les résultats des différents investissements publics, semi-publics et privés.
Tu as le droit de t'interroger, parce que l'exécution de Nos plans te concerne, comme elle concerne l'ensemble des générations montantes.
Il est certes nécessaire que Notre discours réponde à tes préoccupations, et t'apporte tous les éléments susceptibles de satisfaire ta curiosité. Nous allons, néanmoins, Nous limiter aux généralités nécessaires, te laissant le soin de rechercher les explications détaillées dans les publications diffusées par Notre gouvernement.
Cependant, avant de Nous engager dans l’exposé de Nos réalisations, dans les différents domaines, Nous voudrions signaler que les cinq années écoulées ont été marquées par un progrès important réalisé grâce aux orientations générales et aux options de Notre plan qui ont réussi à mobiliser toutes les énergies productives du pays, comme elles avaient pour objet de promouvoir une distribution plus équitable des fruits de notre expansion économique, dans le cadre d'une véritable justice sociale. Et c'est ainsi que nos réalisations ont concerné tous les domaines de notre activité tant économique que sociale.
Mais deux éléments négatifs ont eu une réelle influence sur notre production globale: ce fut d’abord notre production agricole qui a été faible pendant trois années, ce fut ensuite la baisse de nos exportations en phosphates. Malgré les conséquences de ces deux facteurs, l'augmentation de notre production brute, durant ces cinq années, a été très importante.
Et si le taux de nos investissements s'est particulièrement développé, notre budget d'équipement a connu une telle expansion que les seuls investissements réalisés par l'Etat ont atteint durant la période quinquennale près de 35 milliards de dirhams, soit sept fois les dépenses d'équipement qui ont été consacrées à la période allant de 1968 à 1972.
Après cette introduction, cher peuple, Nous allons t'exposer Nos réalisations.
Nous avons poursuivi la construction des barrages : c’est ainsi que trois d'entre eux ont été achevés, ceux d’Idriss 1er, de Youssef BEN TACHFINE et de Sidi Mohammed BEN ABDALLAH. Huit autres barrages sont en chantier, dont celui de Oued el Makhazine celui de la marche verte et celui de Mohamed Abdelkrim EL KHATTABI sur Oued Nekkor.
Dans le même temps, Nous avons poursuivi la réalisation de Notre politique d'irrigation et d'équipement de terres agricoles avec le maximum de célérité, comme Nous avons consacré un effort particulier à l'élevage, qui va connaitre un grand développement par la réalisation des grandes unités de production de viande et de lait.
Dans le domaine de l’industrie, Nous avons réalisé de grands projets dont les répercussions économiques et sociales sont incontestables. C’est ainsi que Nous avons créé de nouvelles usines d'engrais, et développé d'autres, comme Nous avons construit des usines de production d'acide phosphorique, de chlore soude, de sucre, de ciment, et de raffinage du pétrole.
Toutes ces réalisations et toutes ces extensions à effet positif certain, Nous avons préféré les entreprendre dans Nos provinces du Sud, du Centre et de l'Oriental afin d’assurer une répartition judicieuse de Nos ressources et de permettre à chacun d'en tirer le meilleur profit.
Les plus grands projets, en matière d'équipement, concernaient la construction des nouveaux ports de Nador, Jorf el Asfar, Tan-Tan et Tarfaya. Ainsi que l’extension des ports de Casablanca, Agadir et de Safi, Nous espérons que le prochain plan verra l'achèvement de l’édification des deux ports d'El Ayoun et de Boujdor.
Parmi les grands projets figurent aussi la réalisation de l’autoroute reliant Rabat et Casablanca ainsi qu'une seconde ligne de voie ferrée entre ces deux mêmes villes.
Nous sommes par ailleurs déterminés, afin de répondre aux besoins du Maroc nouveau, à entreprendre la construction d'une voie ferrée entre Marrakech et El Ayoun.

Cher peuple,
Il Nous a été déjà donné de t'informer de la richesse de Notre pays en matière de schiste bitumeux. Il Nous est agréable de t'informer aujourd'hui que les études entreprises pour l’extraction du pétrole de ces schistes sont très satisfaisantes, et Notre espoir est que tu puisses bientôt profiter de cette nouvelle ressource.
De même, les études se poursuivent en vue de parvenir à extraire de l’uranium à partir du phosphate. Tu n'es pas sans connaitre l’importance de l'uranium comme tu ne peux ignorer l'importance de l'énergie dont nous allons bénéficier, compte tenu de nos très grandes réserves de phosphates.
Notre effort ne s'est pas limité au domaine économique. Nous avons consacré un effort égal au domaine social, et les programmes réalisés dans ce secteur ont dépassé largement en importance ceux du plan qui vient de s'achever.
La meilleure preuve en est que les crédits consacrés au dernier plan ont subi une augmentation de 16 pour cent, alors que l'enveloppe globale budgétaire, à l’exception des crédits consacrés à la défense nationale, n'a connu qu’une augmentation de 4 pour cent.
Ces crédits ont été réservés à trois domaines : l'habitat, l’enseignement et la sante publique.
Nous avons préparé plus de cent mille lots, dans différents lotissements, Nous avons construit seize mille logements économiques et Nous avons assuré la distribution de l'eau potable à un grand nombre de communes urbaines ou rurales.
En 1973, le nombre de Nos étudiants ne dépassait pas 25.000 au cours de l'année écoulée, ce nombre a atteint 70.000. Nous avons par ailleurs construit ou entrepris la construction de facultés et d'instituts pour l'enseignement supérieur dans nos grandes villes.
Nous avons ainsi voulu promouvoir une décentralisation qui permette à nos étudiants de fréquenter les hautes écoles de leur choix sans être obligés de venir tous à Rabat.
Nous avons aussi construit 11.200 classes pour ceux qui poursuivent des études primaires ou secondaires.
Décidé à développer nos centres hospitaliers et à leur assurer la possibilité d’héberger leurs malades, nous avons édifié 9.500 lits nouveaux, si bien que notre pays se trouve actuellement doté de 32.000 lits.
Grace à Dieu, le développement de nos investissements n’a porté aucun préjudice à notre équilibre monétaire. C’est ainsi que notre balance de paiements est demeurée équilibrée, malgré un déficit dans notre balance commerciale du surtout à des importations massives des biens d’équipement nécessaires à notre développement économique.
Notre dette extérieure a par ailleurs été maintenue dans des limites acceptables, ce qui Nous a permis de conserver une monnaie forte et stable.
Nous aurions pu rappeler toutes les dispositions prises tout au long de la réalisation de Notre plan quinquennal. Mais cela aurait exigé des développements sans limites. Rappelons seulement la récupération de toutes les terres de colonisation, la marocanisation du secteur commercial, l’extension de Nos eaux territoriales, la participation des agriculteurs et des ouvriers agricoles au capital de certaines entreprises de l’Etat, le gel du prix de certains produits alimentaires de base, la poursuite de la distribution de terres au profit des petits agriculteurs, les encouragements à l'agriculture, la poursuite de la politique de développement régionales et l'adjonction de programmes particuliers dans ce domaine aux programmes de l'Etat et des collectivités locales.
Il Nous suffit de rappeler cet ensemble d’initiatives et de réformes pour que tu perçoives, cher peuple, tout le progrès réalisé par notre pays, malgré les difficultés que Nous avons rencontrées, dues à la crise de l'économie mondiale et à l'insuffisance de notre production agricole.
C’est là, cher peuple, un regard que Nous avons jeté sur le passé le plus proche. Nous n'avons nullement visé à détailler Nos diverses réalisations, voulant uniquement et surtout te donner un aperçu général de la route que Nous avons poursuivie et que Nous continuerons à poursuivre.

Cependant nos besoins augmentent avec les ans, et si l’on sait que l'année que nous vivons n'est séparée de l'an 2000 que par un peu plus de 20 ans, et que notre développement démographique ne connaitra pas de répit d'ici là, tu comprendras que nos esprits doivent être mobilisés, non autour des impératifs déjà connus, mais pour trouver des solutions susceptibles d'assurer l'approvisionnement, l'éducation, la santé et l'habitat auxquels il a droit. Il s'agit là de solutions qu'il est impérieux d'inclure dans nos plans futurs, pour tenir compte de l’évolution nécessaire de notre pays.
Il est certain que pour assurer notre approvisionnement, pour augmenter notre produit national et pour assurer notre suffisance il convient de développer au maximum notre production agricole et exploiter toutes les parcelles de notre territoire avec permanence et efficacité. Il faudra aussi profiter au maximum de toutes nos richesses connues ou à découvrir. Il s'agit grâce à Dieu de richesses immenses dont certaines sont connues et dont nous continuerons avec persévérance à prospecter les autres.
Cher peuple, si la période du plan quinquennal écoulé a vu de grands efforts déployés afin de nous permettre de maitriser tous les moyens susceptibles d'assurer notre développement économique et social, l’année qui vient de s'achever a connu de grands événements qui ont attiré l'attention et frappé les imaginations.
Elle a été notamment fertile en rencontres importantes qui se sont déroulées aussi bien dans notre pays que dans d'autres pays frères et amis. Et l'on peut dire qu'elle fut une année exceptionnelle par la qualité et le nombre des visites que très hautes personnalités ont rendues à notre pays, des délégations que Nous avons reçues ou de celles que Nous avons envoyées à divers pays arabes et africains.
L’un des événements les plus marquants de l'année écoulée fut sans conteste l’agression que dut affronter l'état ami du Zaïre et visant, entre autres, à séparer la province du Shaba du reste du territoire national zaïrois.
Aussi, lorsque le Président MOBUTU en appela à ses amis avons-Nous aussi répondu à son appel, exprimant par des actes, d'une part la profondeur des sentiments d'amitié qui Nous unissent à sa personne et à son peuple, et traduisant d’autre part, Notre conviction que si l'agression réussissait à attenter l'unité du Zaïre elle ne tarderait pas à s'étendre aux autres pays voisins. .
Nous dépêchâmes alors au Zaïre un contingent de nos Forces Armées Royales, pour contribuer avec les forces armées zaïroises à repousser l'agression et rétablir l'ordre et la sécurité dans ce pays.
Grâce à Dieu, les combats que livrèrent nos Forces Armées, au service de la vérité et de la justice, ont été couronnés d’une victoire éclatante réalisant ainsi le but recherché, à savoir la sauvegarde de l’unité du Zaïre et le maintien de la sécurité dans ce territoire, alors que l’agression était sur le point d’atteindre ses premiers objectifs.
L’initiative de Notre frère et grand ami, le Président Mohamed Anouar SADATE, constitue un événement non moins important qui marquera la fin de l'année 1977.
La décision du Président égyptien de se rendre à Jérusalem pour y rechercher avec les dirigeants d'Israël la solution d'un règlement pacifique du conflit du Moyen-Orient suscita admiration et considération, et fit naitre un grand espoir dans le cœur de tous les hommes épris de paix et de justice.
Nous prime aussitôt la décision d'appuyer, cette initiative ayant la certitude que le mobile déterminant en est, non pas la défense des intérêts exclusifs de l'Egypte et que son objet réel était bien de rechercher avec la partie israélienne une solution globale sur la base des résolutions du sommet arabe tenu à Rabat en 1974.
Cependant, si les pays d'occident et certains pays arabes saisirent la portée considérable et le caractère hautement courageux de l’initiative du Président SADATE, Il en fut autrement d'autres pays arabes qui la désavouèrent publiquement à la suite d'un jugement assurément prématuré.
Le Président SADATE se rendit donc à Jérusalem, y prononça son discours historique qui fut à tous égards au niveau des espérances, et se révéla conforme à ce que Nous en attendions.
De la terre occupée, il porta à la connaissance du monde la revendication arabe, de tous les arabes, exprimant leurs droits légitimes et leurs aspirations fondées, sans omettre aucun de leurs objectifs. A aucun moment, il ne laissa place, dans les après discussions qu'il dut mener, à une quelconque complaisance ou compromission. Lors des négociations, il entreprit de convaincre ses interlocuteurs de la nécessité de substituer à la haine, à l'hostilité et à l'angoisse, la réconciliation qui renforce les chances de paix dans la région.
Cependant les négociations qui se poursuivirent se heurtèrent à l’intransigeance non fondée et inacceptable d'Israël, qui n'a pas su se hausser au niveau auquel l’invitait l'initiative du Président Anouar SADATE.
Celle-ci demeurera dans toutes les consciences comme le symbole d'une détermination à réaliser par la compréhension la conciliation et le dialogue, la sécurité et la paix entre les peuples.
Il devient plus nécessaire que jamais de rétablir la cohésion et de restaurer l'unité du monde arabe, dès lors qu'aujourd’hui les objectifs de l'initiative du Président SADATE apparaissent clairement et sans équivoque, et que l’intransigeance et l'entêtement d’Israël rendent difficile tout règlement du problème du Moyen-Orient.
Puisse Dieu, par sa seule grâce, Nous accorder ses bienfaits et récompenser les efforts sincères et les bonnes intentions des hommes ici-bas.

Cher peuple.
Toute action tendant à affermir les liens d'amitié, à étendre les perspectives de coopération et consolider les rapports entre deux pays, constitue une démarche dont l'homme qui l'accomplit peut être fier.
Bien qu'ils aient revêtu un caractère privé, Notre dernier voyage en Espagne et Nos différents entretiens avec Notre cher ami Sa Majesté le Roi Juan Carlos 1er , n’en tendaient pas moins à fortifier les liens d'amitié qui Nous unissent au Roi et au peuple d'Espagne, consolidant ainsi les rapports entre nos deux pays, et créant les moyens et les conditions permettant de jeter les bases d'une coopération forte et pérenne.
Tu sais, cher peuple, qu’il ne subsiste plus aucun problème entre nous et l'Espagne, depuis l’accord que nous avons conclu avec ce pays le 14 novembre 1975 et la récupération qui s'en est suivie de notre Sahara, nous avons ainsi aplani toutes difficultés et tourné une page difficile dans les relations entre nos deux pays, ouvrant par la même une nouvelle voie qui s’annonce riche d'amitié et de coopération multiforme.
Nous avons été très heureux de constater l’identité de nos dispositions respectives et de nos communes espérances.
Aucun doute que cette identité de points de vue et cette communauté de sentiments et de pensée ne conditionnent dorénavant le succès de toute entreprise bilatérale que Nos deux pays décideront dans l’intérêt bien compris de Nos peuples.

Cher peuple,
Nous Nous devons de Nous adresser à toi à la fin de ce discours pour orienter tes pas, et te dispenser Nos conseils pour permettre d'atteindre tes objectifs proches et lointains.
Nous avons réussi, grâce à Dieu, à installer notre pays dans une place de choix parmi les nations qui réalisent de grands progrès pour rattraper leur retard et réduire les écarts qui les séparent des pays développés.
Mais le monde d'aujourd'hui traverse une phase difficile sur le triple plan de la pensée, des sentiments et des conceptions, qui ne présente aucune similitude avec l'héritage ancestral qui constitue les racines de notre authenticité et les fondements de notre civilisation.
Nous appartenons à une grande nation, fière de l'héritage que se sont transmis de père en fils les générations successives, héritage fait de valeurs fortes, nées elles-mêmes de quatorze siècles de lumières et d'authenticité vraie.
Malheureusement notre nation connut par la suite une regrettable période de paresse et de somnolence. Et lorsque sonna le réveil, un grand fossé s'était déjà creusé entre l'occident et nous.
Et tandis que nous essayions, par nécessité, de nous adresser à cet occident en quêté de connaissances utiles, nous étions conduits par une sorte de mimétisme aveugle à copier sans discernement, adoptant à la fois l'utile et le bénéfique, le nuisible et le maléfique.
C’est pourquoi, et il faut le souligner avec force, ceux qui détiennent une part de responsabilité, si minime soit-elle, dans l’éducation et la formation de la jeunesse, doivent, de l'enseignant à l'éducateur, en mesurer toute la portée, et distinguer pour eux-mêmes et pour les jeunes dont ils façonnent les esprits et déterminent les comportements, ce qui, dans le déroulement de la vie de la nation, est essentiellement contingent, de ce qui demeure fondamental pour son unité et sa pérennité.
En d'autres termes, toute éducation qui ne s'assigne pas comme objectif primordial l’élévation de l'âme et l'assainissement des mœurs, toute éducation dont le but principal n'est pas d'abord de développer en la jeunesse les qualités d'homme que requiert d'eux leur nécessaire mobilisation au service de leur pays, doit être considérée comme une démission et un abandon caractérisé.
Tu n'ignores pas, cher peuple, que des hommes de nos Forces Armées Royales, de la Gendarmerie et des Forces Auxiliaires veillent sans relâche au maintien de la sécurité de notre Sahara récupéré. Ces hommes font don de leur vie pour défendre l’intégrité du territoire national, et sont prêts à tous les sacrifices dans l'accomplissement de leur devoir.
D’autres encore se trouvent sur le sol de Mauritanie, participant au juste combat de leurs frères mauritaniens contre l’agression, faisant preuve, partout où le devoir les appelle, d'une abnégation totale et d'un courage exemplaire.
Nous saisissons l'occasion de cette grande fête qu'ensemble nous célébrons, pour mettre en relief le sens du devoir et l'esprit de sacrifice qui animent tous ces hommes mobilisés au service de la patrie.
Certes le Chef suprême des Forces Armées Royales est fier de ses fils au combat, fier de l'héroïsme dont ils font preuve, en refoulant l'agresseur assenant des coups décisifs aux aventuriers.
Cher people,
Le souvenir-impérissable de Notre auguste père, Sa Majesté Mohammed V, est constamment présent en Notre mémoire, chaque fois que Nous célébrons l'anniversaire de Notre intronisation. Mohammed V a vécu pour son peuple, militant pour ses droits à la liberté et à l'indépendance bravant la tyrannie du colonialisme. Il supporta avec courage l’épreuve et l'humiliation et consentit au sacrifice suprême de l'exil, loin de sa chère patrie. Toutes ces qualités lui valurent de retrouver la terre de ses ancêtres, réalisant à la fois ses espérances propres et celles de son peuple.

Cher peuple.
Dieu a voulu que Je succède à Mon père sur le Trône de la Dynastie Alaouite et que Je puisse réaliser l'un de Ses vœux les plus chers : organiser la monarchie constitutionnelle et mettre ainsi la patrie sur la voie de son véritable destin.
Nous voilà donc en marche, côte à côte, après cette phase d'organisation de la démocratie, en ascension continue nos cœurs battant à l'unisson et nos volontés au service de nos espérances communes.
Je sais que pour Moi ton cœur déborde de fidélité, que tu es prompt à répondre à Mon appel en toutes circonstances, que le lien qui nous unit l'un à l'autre est indestructible, car il est fait d'authenticité et d’amour vrai.
Dieu qui écoutez nos prières, faites qu'entre Mon peuple et Moi les marques d'amour soient permanentes, rendez facile pour Moi et pour Mon peuple la réalisation de tous nos vœux.
Retenez-nous sur le chemin de la foi, et accordez-Moi aide et assistance pour accomplir les tâches difficiles auxquelles de toute éternité Vous n'avez destiné.
"Je ne veux que reformer autant que je puis".
"Le secours ne me vient que de Dieu".
"Je me confie à lui et je reviens repentant vers lui"(Coran)".

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Type Discours